Du mercredi 15 février 2017
Par:
http://canalisations-marie.blogspot.be/2017/02/1502-les-reseaux-pedocriminels-delite.html
Partie I B: de Joris Demmink à l'affaire Alcacer en Espagne
Espagne : l'affaire Alcacer
V
L'histoire, c'est ce qu'on a appelé le «
crime d'Alcacer » : la disparition, la séquestration, la torture et le meurtre de trois ados du village d'Alcacer âgées de 14 et 15 ans, Míriam, Antonia et María Deseada. Elles ont été enlevées durant la nuit du vendredi 13 novembre 1992, alors qu'elles faisaient du stop pour aller en discothèque dans le village d'à côté (2,5 km). Deux apiculteurs qui participaient aux recherches ont retrouvé les corps le 27 janvier 1993, 57 jours après, à moitié enterrés dans une fosse, dans un lieu désertique appelé La Romana, près du barrage de Tous.
L'autopsie, du moins ce qui en a été dit dans les médias, a fortement choqué l'opinion, car les trois gamines avaient subi des abus sévères. Anglés a été vu en voiture avec Ricart ce soir-là et ils auraient embarqué les trois filles qui faisaient du stop. Elles auraient été violées dans une maison abandonnée près du lieu où on les a retrouvées, puis tuées d'une balle dans la tête et enterrées. D'après la théorie officielle, les ados se sont laissé emmener sans trop de résistance. C'est d'ailleurs ce qu'a raconté Ricart. Mais ce n'est pas ce que montrent les blessures sur les corps.
Très vite, les enquêteurs ont désigné Antonio Anglés et Miguel Ricart, deux petits délinquants, comme auteurs des faits. Le premier, qu'on considère comme l'auteur des meurtres, est toujours en cavale, pendant que son copain a été condamné à 170 ans de prison à l'issue d'un procès controversé. Il a fait
des déclarations contradictoires et tellement irréalistes
qu'une reconstitution n'a pas été possible. De fait, certains ont évoqué la piste d'un réseau criminel adepte de snuff movies.
Les faits
Les gamines ont disparu entre l'entrée du village de Picasent où elles ont été vues pour la dernière fois, et la discothèque, alors qu'il y avait du monde partout dans les rues. Certains disent qu'elles ont été dans la discothèque ce soir-là, mais le lieu exact de leur disparition est flou. Dès que les parents ont signalé les disparitions, le lendemain matin, les recherches ont démarré avec la participation de nombreux habitants.
On n'a retrouvé les corps que parce que des pluies intenses les avaient en partie déterrés. Comme par hasard, on a retrouvé dans la fosse un gant appartenant à Ricart, une douille et un document officiel appartenant à Enrique Anglés Martins, frère
d'Antonio Anglés.
La Guardia Civil s'est donc pointée chez les Anglés, et Antonio a pris la fuite. Il est resté un mois dans une ville de la région, et aurait failli être arrêté dans une autre. Depuis, sa piste réapparait de temps en temps, mais toujours trop tard. Finalement
, il serait parti en Irlande en 1993, depuis Lisbonne, et en 2000 celui qui était alors secrétaire d'Etat à la sécurité, Marti Fluxa, et l'actuel chef de la police, Juan Cotino, ont déclaré qu'on
avait retrouvé des ossements en Irlande, et qu'ils pourraient bien appartenir à Anglés. Anglés est toujours parmi les criminels les plus recherchés par Interpol, et à la mi janvier on apprend que
des proches d'Angles ne sont plus sur écoute depuis 2009.
Pour certains, comme l'auteur de « Autopsia en la Romana », les filles ont
été enterrées dans un autre endroit avant d'être enterrées à la Romana[6]. D'après lui, elles ont probablement d'abord été enterrées à La Albufera, un grand lac où le sol a les mêmes caractéristiques que celles de la terre retrouvée sur les corps des enfants.
On n'a pas trouvé de traces biologiques des trois filles dans le véhicule de Ricart, avec lequel elles sont censées avoir été amenées à la Romana.
On n'a pas trouvé de traces non plus sur le lieu de l'enterrement qui est censé être la scène de crime : pas de sang, pas de cheveux, rien à part le gant de Ricart et le document d'Anglés. On 'na pas retrouvé les mains manquantes, ni les dents manquantes sur les corps. La seule chose qui a été trouvée dans une maison en ruine à proximité, c'est un pendentif trouvé dans le grenier, qui a été reconnu par l'une des familles.
Les spécialistes de scène de crime n'étaient pas encore arrivés de Madrid quand on a trouvé et déterré les corps.
Les familles des deux criminels se sont considérablement enrichies depuis les faits. Et 13 ans après, la seule preuve que Ricart et Anglés sont coupables vient des aveux de Ricart et des objets retrouvés sur place. La reconstitution n'a pas permis d'éclaircir le déroulement des faits. La chronologie est des plus aléatoires, et même en changeant plusieurs fois de version, la Justice n'est pas parvenue à faire une reconstitution.
Plusieurs suspects ont été arrêtés, et le 27 janvier, quand on a retrouvé les corps, on a décidé que les coupables étaient Ricart et Anglés.
Avant ce jour-là, un certain nombre de « coïncidences » ont eu lieu.
- Sept jours plus tôt, les autorités avaient promis de mettre une équipe spéciale pour enquêter sur les faits, équipe qui n'est jamais arrivée.
- Deux jours plus tôt, Fernando Garcia, le père d'une des trois ados qui était très actif dans l'enquête, était parti à Londres pour lancer un appel sur la BBC au cas où les filles auraient été victimes de réseaux de traite des blanches à destination des pays arabes. Il y était allé à l'invitation de Raymond Nakashian, un milliardaire
dont la fille avait été kidnappée quelques années plus tôt[7].
- La veille, il a été décidé que les enquêteurs venus de Madrid devaient repartir le 27 au matin, mais l'équipe de remplacement n'est jamais arrivée. Si bien que durant plusieurs heures, notamment quand on a retrouvé les corps, il n'y avait pas d'enquêteurs spécialisés. Du coup, c'est une équipe de la gendarmerie locale qui a déterré les corps.
- Ce matin là, deux apiculteurs décident, en plein hiver, d'aller voir leurs ruches et découvrent par hasard les corps à moitié enterrés. Quand l'un de ces apiculteurs a été interrogé par un enquêteur indépendant, simple citoyen, il lui a dit que ce qu'il désirait le plus au monde était de dire la vérité de ce qu'il s'est passé ce jour-là aux parents des trois filles.
Luis Romero Villafranco, président du Barreau de Valence, s'est proposé pour défendre les intérêts des familles. Le procès s'est déroulé de mai à septembre 1997 et Ricart, qui avait un avocat commis d'office, a été condamné à 170 ans de prison.
Quelques questions
De faux témoignages ont été présentés par l'accusation, comme celui d'un patron de bar qui aurait vendu trois sandwichs aux deux accusés, alors qu'il ne les avait pas vus ce soir-là. Pourtant, ce fut un témoignage clé de la procédure.
A l'inverse, on peut s'étonner qu'Enrique Anglés, dont le nom apparaît sur le document trouvé à La Romana, n'ait pas été interrogé dans les heures qui ont suivi la découverte des corps, alors que son frère devait être interrogé. Pas de chance, il a eu le temps de s'enfuir, on ne sait trop comment.
On sait aussi que Ricart vendait de la drogue à la sortie de l'école de Miriam.
Et on peut se demander pourquoi elles auraient fait du stop alors qu'il leur restait à peine un kilomètre à faire. Pourquoi sont-elles allées en boite alors qu'elles n'avaient pas d'argent sur elles ? D'ailleurs, Miriam aurait dit à son frère qu'elle n'allait pas à la discothèque, et des amies pensaient les trouver ailleurs, à Zass.
Pourquoi les flics n'ont-ils pas pris au sérieux les témoignages de proches des trois filles, qui ont été entendus dans les heures suivant les disparitions, alors que ces déclarations auraient permis de les localiser et peut-être de trouver qui les avait kidnappées. En effet, 48 heures après la disparition des filles, des proches d'Anglés ont déclaré à un témoin, portier à la discothèque de Picassent où elles sont allées, qu'elles étaient enterrées dans un chalet près de Picassent
Ce sont le père d'une des filles, Fernando Garcia, et le journaliste Juan Ignacio Blanco qui ont creusé plus en avant et ont soulevé quelques lièvres. Ce qui leur a valu pas mal d'ennuis.
D'après les autopsies des ados, elles ont été torturées de manière extrêmement sadique et ont été agressées par au moins sept personnes différentes.
Aucun des poils retrouvés sur les corps n'appartenaient à Ricart ou Anglés. Pourtant, la justice a conclu qu'il était « invraisemblable » que d'autres personnes aient participé aux tortures et aux meurtres. Quant aux sévices subis, ils ne sont pas sans rappeler certaines pratiques sataniques.
Les faits ont eu lieu une nuit de pleine lune, on a retrouvé des dents cassées chez les trois filles, dues à des « coups contrôlés » et de coups beaucoup plus sauvages à tel point que les cervicales ont été touchées. L'intention était vraisemblablement de provoquer le maximum de douleur. Le légiste Frontela a compté une trentaine de fractures au total. Chez deux des filles, les extrémités du corps n'avaient plus de peau bien que les corps étaient vêtus, et l'une d'elles n'avait plus de peau dans le dos bien que ses vêtements étaient intacts.
Desirée a été poignardée à deux reprises plusieurs heures avant sa mort, probablement pour le rituel qui consiste à boire du sang. Les trois ont été coupées à l'épaule. On a retrouvé des objets, dans l'estomac de Miriam et dans le vagin de Desirée, objets étranges composés de restes d'animaux. Les trois ados ont été achevées, semble-t-il, d'une balle dans la tête. Mais on n'a pas retrouvé les douilles à La Romana.
Après tout cela, les corps ont été lavés, puisqu'on n'a retrouvé aucune trace de sang. Les ongles ont été coupés et enlevés, et une partie des cheveux et poils pubiens aussi ont été retirés. On a retrouvé deux pierres dans les sinus d'Antonia.
Parmi les violences qu'elles ont subies, des mutilations qui empêchent d'admettre qu'elles ont sagement fait le trajet de 800 mètres entre la maison en ruines et la fosse où elles ont été enterrées, en marchant et sans perdre de sang.
Ricart n'a cessé de se contredire, alors qu'il le seul à défendre la thèse officielle, souvent contre l'évidence.
Des témoins se contredisent aussi : les gendarmes présents quand on a déterrés les corps disent que les filles étaient enveloppées dans un bout de moquette, mais pour trois civils également présents (les deux apiculteurs et le type des pompes funèbres) il s'agissait d'un tapis et même d'un tapis de valeur. Quoi qu'il en soit, aucune trace de sang n'y apparaissait, ni même aucune trace de boue alors que les corps des filles étaient recouverts de boue et qu'ils sont censés être restés dans ce tapis durant 75 jours.
Et pourquoi le ministère de l'Intérieur a-t-il versé de l'argent aux familles Anglés et Ricart ?
On ne peut pas poser ici
toutes les questions qui mériteraient de l'être, j'y reviendrai plus tard. Mais la procédure, comme la couverture médiatique, les investigations, les prises de positions des uns et des autres, tout a été assez obscur depuis le départ.
Depuis, on nage dans le bourbier
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En 1997, une enquête a été menée sur un français soupçonné d'être en relation avec la disparition des filles. Demeurant dans un chalet à Alberique, il possédait aussi un immeuble à Marbella, ville côtière assez chic, sans jamais avoir de revenus. Lui aussi était en relation avec le milliardaire Raymond Nakashian.
En janvier de la même année, sur deux plateaux télé, Fernando Garcia et Juan Ignacio Blanco ont déclaré qu'ils avaient trouvé quatre des coupables des meurtres. Ils désignent :
- Alfonso Calvé, qui était gouverneur d'Alicante, il a été chef de cabinet du directeur général de la police, et était responsable des « fonds spéciaux » de la police. On va reparler de lui un peu plus bas, car ce psychiatre de formation était l'un des quatre actionnaires d'une maison de repos d'Alicante de laquelle une ado a disparu à la même époque. Il est membre de la Royal Society of
Saint Goerges, un club dirigé par la reine d'Angleterre et qui a des succursales partout dans le monde. Son but, dit le site web de la société, est de développer l'amour de l'Angleterre et assurer les intérêts du pays dans le monde. Les premières succursales de ce truc ont été créées à New York en 1770 et à Philadelphie en 1772. La branche de la Costa Blanca à laquelle appartient Calvé a été créée en avril 1991 et inaugurée pour le St George's day le 23 avril 1992. Parmi les invités qui s'y affichent, des diplomates anglais, des aristocrates comme le Duc et la Duchesse de Wellington, le journaliste et politicien anglais Michael Portillo et bien d'
- José Luis Bermudez de Castro, producteur de cinéma. Apparemment, il est assez ami avec Calvé pour que celui-ci fasse disparaitredes éléments à charge dans une magouille financière.
- Francisco Laina, qui était haut fonctionnaire au ministère de l'Intérieur
Selon eux, ces types font partie d'un « réseau de sadiques sexuels » responsable de la disparition de « près de 150 fillettes et adolescentes qui ont pu subir la même fin tragique que Toni, Mirian et Desirée ».
Immédiatement, les quatre personnes dénoncées se sont drapées dans leur vertu et ont contre attaqué. Francisco Garcia et Juan Ignacio
Blanco ont donc été poursuivis, ce qui ne leur faisait pas peur car finalement, ils avaient hâte de pouvoir démontrer l'implication des quatre. Le journaliste qui les a laissé parler en direct, Pepe Navarro, a réaffirmé que leur enquête était solide et fiable, et que de toute manière il fallait la prendre en compte, il a du verser des indemnités pour injures et calomnie. Le ministère de l'Intérieur a répliqué en réclamant une émission entière pour démentir. Quant à Garcia et Blanco, ils ont du faire des excuses publiques, également diffusées.
Y compris par la mère d'une des trois adolescentes, qui a porté plainte contre Garcia parce qu'il a diffusé les images des corps et des autopsies. De fait, les familles sont divisées : Garcia, le père de Miriam, et les parents d'Antonia, pensent que des personnes importantes sont impliquées, alors que la mère de Desirée Hernandez exclut cette hypothèse, et pense que ce sont de petits délinquants qui ont aidé Ricart et Anglés à tuer les filles. Mais, tout le monde admet que les assassins étaient plus que deux.
L'association Clara Campoamor, qui dit aussi réclamer la vérité sur le massacre, prend également ses distances avec ces dénonciations, tout en affirmant que l'analyse de différents poils confirme qu'il y avait bien « un troisième assassin ou quelqu'un qui est intervenu dans l'enterrement ». De plus, l'association admet le récit de Ricart comme étant relativement vrai.
V
Bref, il semble bien que le but est d'enterrer définitivement toute l'affaire, qui décidément commence à faire trop de bruit en Espagne.
D'autres disparitions
Cette liste n'est pas exhaustive et je reviendrai sur toute cette affaire assez rapidement, plus en détail.
1) En 1992 ont également disparu deux copines de 15 et 16 ans, Virginia Guerrero Espejo et Manuela Torres Bouggefa, dans le nord du pays, alors qu'ils partaient faire du camping. La dernière fois qu'elles ont été vues, le 23 avril 1992 (sept mois avant les trois disparitions d'Alcasser), elles faisaient du stop vers Aguilar de Campo au retour de la discothèque « El Jardín de Cupido » à 20 km de là. Depuis, on n'a pas la moindre piste quant à ce qui a pu leur arriver. La mère de Virginia pense que sa fille est toujours en vie puisqu'on n'a pas retrouvé les corps, mais elle refuse toujours de parler à la presse.
En octobre 2001, les médias ont parlé de crânes retrouvés quelque part, mais après analyse, on a dit qu'ils dataient de la guerre civile.
Depuis, aucune piste sérieuse.
2) Dans la nuit du 29 au 30 octobre de la même année, c'est
Gloria Martinez, 17 ans, qui disparait d'une clinique de repos à Alfas del Pi près d'Alicante, à 100 km à peine de Picassent et Valence. Ses parents avaient décidé de
l'envoyer dans une clinique de repos, « Torres de San Luis », où les patients sont répartis dans des bungalows le long d'une autoroute, pour des problèmes d'anxiété et d'insomnie. Depuis un an, Gloria était suivie par la psychiatre Soler, puis a cessé de la voir et son état aurait empiré, si bien que finalement Soler a recommandé qu'elle passe quelques jours à la « clinique ».
Gloria aurait disparu au vers une heure et demie du matin, sans ses lunettes alors qu'elle ne voyait rien, gavée de sédatifs, aurait traversé les jardins, passé plusieurs murs (dont un de deux mètres de haut) et se serait évanouie dans la nature par une nuit sans lune. Depuis, plus de nouvelles
malgré une récompense d'un million de pesetas promis par une association.
La clinique Torres de San Luis appartenait à une société anonyme composée de quatre associés, dont Alfonso Calvé, le gouverneur d'Alicante. Les gens y allaient pour se reposer ou pour des pathologies non sévères. Ce n'était pas vraiment une clinque, plutôt une maison de repos.
D'ailleurs selon les responsables de la clinique, la nuit de sa disparition, Gloria était attachée à son lit. Elle aurait demandé à aller aux toilettes, l'infirmière l'aurait détachée et Gloria l'aurait frappée avant de s'enfuir. Cela, malgré une importante dose de calmants.
Les flics auraient fouillé les alentours sans rien trouver. Et on a considéré qu'il s'agissait d'une simple fugue, après tout Gloria ne voulait pas aller dans cette clinique.
Et puis en 1994, un nouveau juge d'instruction débarque sur l'affaire, et ordonne de fouiller les plantations autour, les ravins, les égouts, et aussi toute la clinique, jusqu'à la fosse septique. Où on a retrouvé un sac avec des effets personnels de Gloria Martinez, contenant des sous vêtements et une ceinture. Là, l'infirmière présente lors de la disparition change de version et déclare que Gloria avait uriné sur elle-même et qu'il a fallu la changer.
Une analyse graphologique de l'écriture de Gloria le 29 octobre montre qu'elle avait reçu une forte dose de sédatifs. On relit les dossiers de l'époque et on constate qu'aucune trace de sa fuite n'a été trouvée. Le sol n'était pas piétiné, personne n'a rien vu...
Quant à la clinque, on s'aperçoit qu'elle était déficitaire, et Gloria était la seule patiente ce jour-là. Une rumeur s'est mis à courir qu'un auxiliaire incompétent l'avait tuée par overdose d'analgésiques.
Bien plus tard lors du procès, la société anonyme Zopito et Soler ont été condamnées à payer
104.000€ de dédommagement aux parents de Gloria.
3) Le 14 janvier 1989 dans la même région de Valence que les disparitions d'Alcacer, trois autres jeunes ont disparu à Macastre, deux filles de 15 ans et un garçon de 14 ans.
Cinq jours plus tard, on retrouve le corps de Rosario dans une cabane à Macastre, et le 27 janvier on retrouve un pied de sa copine Pilar dans la rue Alcacer à Valence. Le 8 avril, c'est le corps de Francisco qui est retrouvé pas loin de la cabane, et le 24 mai des enfants tombent dans le village voisin de Turis un corps de femme âgée de 18 à 25 ans auquel il manquait une main et un pied, et qui avait été battue avant sa mort. Les flics l'attribuent à Pilar, mais d'après sa famille le corps était « méconnaissable ». D'autant que le cadavre avait une cicatrice à la jambe, que Pilar n'avait pas, si bien que la famille ne croit pas à sa mort. En juin 1989, on retrouve un pied appartenant à ce corps, un peu plus loin. Puis en
1999 on retrouve des ossements dans un sac plastique à Macastre, ceux là proviennent bien de Pilar.
D'après l'autopsie de Rosario, celle-ci serait morte le 16 janvier, deux jours après la disparition, d'une asphyxie liée à une overdose et à l'inhalation de monoxyde de carbone.
Deux des corps ne présentaient pas de trace de violence, mais le troisième a
été démembré avec une scie mécanique. Ce qui n'a pas empêché les flics d'évoquer des décès par overdose[8]. D'après eux Rosario aurait été la première à faire une overdose, puis Francisco est parti chercher de l'aide et est tombé 400 mètres plus loin. Par contre, on n'explique pas avec cette théorie comment le corps de Pilar s'est retrouvé à Turis avec un pied coupé à la scie mécanique.
Sur l'une des victimes de Macastre et sur l'une de celles d'Alcacer, on a retrouvé le même liquide rouge dans les parties génitales.
Et d'après certains enquêteurs, Rosario aurait été tuée à petit feu et obligée à prendre de la drogue. Certains disent qu'elle a été violée, d'autres disent que non. Autour de la cabane, les enquêteurs auraient retrouvé les traces d'au moins quatre hommes différents.
Francisco est mort d'une balle de pistolet automatique dans la tête, calibre 9 mm, le même type que les flingues de la Guardia Civil et de la police. Mais, certains disent qu'on lui a tiré dessus alors qu'il agonisait déjà. Le scénario d'une sorte de chasse se dessinait, d'autant que dans la même zone on a retrouvé le corps d'une femme mutilée à la tronçonneuse.
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Pour conclure, la question à se poser est : cela est-il impossible en
France ? On parlera bientôt des Etats-Unis, où les choses ne sont pas plus brillantes, de l'Angleterre, du Portugal, de l'Irlande, qui méritent qu'on s'y arrête car là-bas aussi les connexions entre la classe politique et le réseau pédophile sont claires, même si ces affaires ont été étouffées jusqu'à présent.
Evidemment il se passe la même chose en
France, et cela va aussi finir par se savoir. Même si le secret est bien gardé à force de menaces, chantages et exactions diverses et variées... Un proverbe turc ne dit-il pas "
Celui qui dit la vérité doit avoir un pied à l'étrier"? Mais enfin, trop de gens savent de quoi il retourne, trop de tarés sont désormais carbonisés, le grand déballage doit aussi commencer chez nous.
Notes :
[1] Notamment les promenades de Demmink dans les parcs du sud d'Eindhoven, pour aller chercher des prostitués mineurs. Les enfants étaient ensuite violés dans sa limousine de fonction. Comme par hasard, le chauffeur de Demmink est mort rapidement dans des circonstances étranges. Tout comme la pédiatre Joyce Labruyere, qui a été tuée en 1991 après avoir déposé une plainte concernant cette affaire.
[2] Le fondateur de l'association Ad van den Berg, a été condamné en 1987 pour avoir violé en gamin de 11 ans, et a maintenu que l'enfant était « consentant » (accessoirement, il n'y a qu'à voir la tête de van den Berg pour comprendre que c'est impossible). Van den Berg se revendique aussi comme le trésorier du « Pedophile Political Party ».
[3] Demmink lui a demandé des garçons et Korkmaz a été chercher deux gamins des rues qui avaient déjà quelques délits à leur actif. Il leur a proposé un job et les a envoyés l'hôtel Akgun d'Istambul. Ca a recommencé le lendemain.
[4] En l'occurrence, trois jeunes filles, un chef de la police et de la femme Stolk.
[5] Il était aussi membre du conseil d'administration du groupe Suez, qui a longtemps été dirigé par Etienne Davignon, cité par plusieurs victimes du réseau pédophile belge comme étant l'un des tarés qui tenaient ce réseau.
[6] En raison de la présence de sédiments différents sur les corps (boue argileuse) et dans la fosse, mais aussi de la géographie des lieux,
difficiles d'accès à pied et inaccessibles avec un véhicule à quatre roues comme l'Opel corse de Ricart.
[7] Une affaire extrêmement suspecte, notamment par son dénouement : « un homme perd son porte-feuille en faisant son jogging et une passante le rapporte au commissariat ; il contient le brouillon de la lettre d'enlèvement et l'endroit où est détenu la fillette, ainsi que les coordonnées des complices », dixit Wikipedia.
[8] Une thèse qui serait étayée par le fait que les trois jeunes trainaient dans le quartier de Burjassot où ils auraient appris à inhaler du benzol.
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Artcles Philosophie